Harmoniser l'offre et la demande: principal défi du "PAN-Bio 2025"

18 mois après la mise en place du PAN-Bio 2025, le ministre de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural Romain Schneider a convié hier après-midi, le 9 septembre 2021, les acteurs du bio au European Convention Center Luxembourg (ECCL) au Kirchberg pour faire le point sur le plan d'action tout en lui donnant un suivi dans un esprit participatif.

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(de g. à dr.) Romain Schneider, ministre de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural ; Gerber van Vliet, coordinateur PAN-Bio 2025

20% des surfaces agraires exploitées en agriculture biologique à l'horizon 2025 est bel et bien un objectif ambitieux, mais Romain Schneider a tenu à souligner d'emblée qu'au-delà de ces chiffres bruts, qui montrent une tendance positive, une réelle dynamique dans un environnement favorable est en train de se créer. Les produits bio ont le vent en poupe, les consommateurs montrent un intérêt grandissant pour l'agriculture biologique. Depuis la mise en place du PAN-Bio 2025 en mars 2020, 32 exploitations ont entamé leur conversion, ce qui représente un plus de 970 ha. Ces exploitations couvrent une multitude de productions comme la viande bovine, les grandes cultures, la viticulture, l'apiculture, le maraîchage et les fruits.

"Sachant que la prochaine date butoir pour entamer la conversion vers l'agriculture biologique est le 30 septembre, nous nous attendons à ce que d'autres producteurs démarrent le challenge dès cet automne", a souligné Romain Schneider.

"Le principal défi est donc de maintenir ce dynamisme à l'aide d'outils adaptés afin de diversifier l'offre pour qu'elle corresponde mieux à la demande croissante des consommateurs."

Agriculture biologique - un mode de production avec autant de défis à relever que d'opportunités à saisir!

Le principal défi reste incontestablement l'harmonisation entre l'offre et la demande.

Afin d'approfondir les questions liées à cette problématique, le ministre Romain Schneider a organisé lors de cet échange d'aujourd'hui avec les interlocuteurs du secteur ainsi que des associations et ONG concernées un workshop participatif.

Les parties prenantes se sont notamment penchés sur 3 sujets bien précis pour équilibrer l'offre et la demande des produits biologiques luxembourgeois:

  • Comment et pourquoi encourager la conversion partielle?

La conversion partielle a l'avantage de permettre au producteur de se familiariser avec les techniques de l'agriculture biologique sur une partie de l'exploitation tout en continuant à travailler en mode "conventionnel" sur l'autre partie de l'exploitation. Cette approche de mixité permettra, par ailleurs, de créer de nouveaux débouchés. Sachant que la phase de transition prend jusqu'à trois ans avant de pouvoir commercialiser les produits sous la mention "AB", une conversion partielle permet ainsi à l'exploitant de répartir les risques économiques aux niveaux de la production et de la commercialisation.

  • Comment dynamiser les marchés "bio" à travers les nouvelles habitudes des consommateurs?

Une étude récente de TNS Ilres sur les comportements d'achat a montré que la pandémie a encouragé l'achat de produits agricoles biologiques, régionaux et de saison. Il s'agit dès lors de faire perdurer ces nouvelles habitudes en créant de nouvelles filières et en consolidant les filières existantes tant au niveau de la transformation que de la commercialisation. Pour mieux répondre aux besoins des consommateurs, les nouveaux canaux d'information et de sensibilisation jouent également un rôle grandissant dans ce contexte.

  • Comment favoriser les synergies afin de développer une stratégie globale et efficace?

Ces derniers mois, une effervescence d'initiatives locales ont vu le jour pour stimuler aussi bien la production que l'achat local. En créant des synergies entre les différents acteurs locaux, ces démarches innovantes s'avèrent de véritables leviers pour développer une stratégie globale en faveur des filières agricoles bio, régionales et durables.

Après une analyse approfondie des conclusions de ces 3 problématiques qui sont étroitement liées, le coordinateur PAN-Bio 2025 Gerber van Vliet établira une feuille de route destinée à améliorer l'adéquation de l'offre et de la demande.

Pour le ministre de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural Romain Schneider, il est primordial de poursuivre le dialogue institutionnel avec toutes les parties prenantes, afin de promouvoir des solutions pertinentes et durables dans le but de renforcer l'agriculture biologique au Luxembourg.

"En créant de nouveaux partenariats, en favorisant l'échange entre les opérateurs spécialisés, en organisant la cohérence des différentes actions et en structurant les filières, il y aura finalement autant de défis à relever que d'opportunités à saisir pour assurer des débouchés viables aux producteurs."

Il est évident que la transposition de la nouvelle PAC au niveau national devra tenir compte de ces réflexions.

Romain Schneider a également réitéré dans ce contexte que le PAN-Bio 2025 reste un document "vivant", évolutif et adaptable aux besoins.

Communiqué par le ministère de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural

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