Le commissaire, en compagnie de Romain Schneider et de représentants du ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, a rencontré les membres de la commission Agriculture de la Chambre des députés.
Le commissaire a informé les membres que le 17 novembre 2010, la Commission européenne présentera officiellement sa communication sur les grandes lignes qu’elle entend donner à sa proposition législative sur la réforme de la PAC. Le commissaire considère la PAC comme une politique sectorielle qui devra apporter des solutions non seulement aux agriculteurs, mais à l’ensemble de la population européenne.
La Commission a défini trois objectifs majeurs pour la PAC réformée. Dacian Ciolos a déclaré que la sécurité alimentaire, en tant que sujet qui intéresserait l’ensemble des citoyens européens, serait un objectif prioritaire pour la Commission.
En second lieu, il a fait savoir que la Commission accordera une grande importance à la gestion durable des ressources naturelles, à savoir la qualité de l’eau et des sols, ainsi que la protection de la biodiversité. Il a insisté sur le fait que cette question comporte un angle à la fois économique et environnemental. Selon le commissaire, les ressources naturelles sont des biens publics dont la gestion concerne l’ensemble de la population européenne, et il faudrait inciter les agriculteurs à adapter leurs techniques de production à une gestion durable de ces ressources.
En troisième lieu, le commissaire européen s’engage en faveur d’un développement rural équilibré, et pour le maintien d’un secteur agricole fort et compétitif. À cette fin, la PAC devra être adaptée, et il conviendrait d’adapter les instruments mis à sa disposition. Afin de maintenir les équilibres territoriaux, il convient de maintenir l’activité et la production agricoles partout en Europe, y compris dans les zones à handicap naturel.
Dacian Ciolos s’est également prononcé en faveur de l’adoption d’un certain nombre de mesures d’intervention sur les marchés, qui permettraient une réaction rapide à des situations de crise. Ces mesures pourraient être complétées par des mécanismes de gestion de la volatilité des prix.
Le commissaire préconise de garder la structure en deux piliers de la PAC actuelle, avec la distinction suivante:
- 1er pilier: programmes de soutien direct pour les agriculteurs sur une base annuelle, qui se baseront sur des mesures générales;
- 2e pilier: programmes de soutien basés sur des objectifs communautaires, mais assez flexibles pour tenir compte des spécificités régionales.
Les deux piliers devront être complémentaires et viseront à combiner des objectifs économiques avec des objectifs de gestion des ressources naturelles.
Finalement, le commissaire a insisté sur la nécessité de rendre la PAC compréhensible non seulement pour les exploitants agricoles, mais également pour les non-agriculteurs.
À la fin de la journée, Dacian Ciolos a visité l’exploitation agricole "A Schmatten", sise à Schuttrange, où des représentants de la profession agricole ont pu discuter avec le commissaire des réformes de la PAC envisagées.