Romain Schneider au Conseil de l'UE des ministres de l'Agriculture et de la Pêche à Bruxelles

Le 19 juillet 2011, Romain Schneider a assisté à la réunion des ministres européens de l’Agriculture et de la Pêche à Bruxelles. Il s’agissait de la première réunion du Conseil des ministres européens de l’Agriculture et de la Pêche sous présidence polonaise. Le président en exercice, Marek Sawicki, a présenté le programme pour les 6 prochains mois.

Il a notamment expliqué que les débats dans le domaine de l’agriculture se focaliseront sur la réforme de la PAC post 2013, dont les textes législatifs seront présentés par la Commission en octobre prochain. Dans ce contexte, une attention particulière sera donnée également aux énergies renouvelables. D’après Marek Sawicki, la présidence polonaise entend également poursuivre les discussions autour du paquet relatif à la qualité des produits agricoles et sur le dossier de la contractualisation dans la filière laitière. Continueront également les travaux relatifs à l’adaptation de la législation agricole au traité de Lisbonne. La promotion des produits agricoles sera le sujet principal de la réunion informelle des ministres de l’Agriculture du 11 au 13 septembre prochain à Wroclaw.

Dans le domaine vétérinaire et phytosanitaire, la présidence a l’intention de se pencher sur la proposition de l’introduction d’une identification électronique des bovins ainsi que sur la stratégie européenne phytosanitaire.

Dans le domaine de la pêche, la présidence polonaise entamera les discussions sur la réforme en profondeur de la politique commune de la pêche. La commissaire en charge de la pêche, Maria Damanaki, a ainsi présenté un large paquet législatif. Cette réforme est basée sur trois piliers: la durabilité, l’efficacité et la cohérence des politiques.

La durabilité sera basée notamment sur la généralisation du concept de rendement maximal durable dès 2015 et de l’abolition du rejet en mer. La régionalisation de la gestion de la pêche et le fait de rendre prioritaires les plans de gestion pluriannuels devront améliorer l’efficacité de la politique commune de la pêche. En même temps, une approche cohérente est envisagée en ce qui concerne les aspects relatifs aux accords sur les activités de la pêche dans les eaux des pays tiers.

En première réaction, les États membres ont soutenu l’approche générale de la Commission consistant à rendre la pêche plus durable. Dans ce contexte, l’importance de l’aquaculture a été soulignée, conformément à la déclaration sur le rôle futur de la pisciculture en eaux douces, présentée en avril dernier par la République tchèque, l’Autriche, la Hongrie, le Luxembourg et la Slovaquie.

Romain Schneider est intervenu pour remercier la Commission pour cette réforme ambitieuse. Il a souligné qu’il était urgent de rendre la pêche européenne plus durable, tant au niveau environnemental, économique que social. À son avis, les propositions de la Commission constitueraient une bonne base de discussion. Ainsi, l’approche écosystémique permettrait une meilleure protection des ressources. Il a également soutenu l’idée qu’une solution réaliste pour le problème primordial des rejets en mer devrait être trouvée et que les pêcheries artisanales côtières devraient être soutenues de manière ciblée; ces pêcheries pourraient jouer un rôle important au niveau social et culturel pour beaucoup de régions en Europe.

Après ce débat, la Commission a présenté le livre vert sur la promotion des produits agricoles. Ce document entend ouvrir le débat en donnant la possibilité à toutes les parties intéressées d’exprimer leurs avis. Ces parties (consommateurs, producteurs, distributeurs et autorités publiques) sont invitées à formuler des observations et des suggestions d'ici le 30 septembre 2011. La Commission envisage de prendre en compte ces réponses pour établir une communication qui sera publiée l'année prochaine et devrait ensuite donner lieu à des propositions législatives.

Dans son intervention, Romain Schneider a remercié et appuyé le commissaire en charge de l’Agriculture, Dacian Ciolos, dans son intention d’améliorer la promotion des produits agricoles de l’Union et du modèle agricole européen. Il serait en effet nécessaire de rendre plus visibles les efforts que font les agriculteurs européens pour fournir des aliments sains et de qualité tout en respectant l’environnement et le bien-être des animaux.

Le ministre a également souligné la nécessité de simplifier les procédures, de raccourcir les délais et de rendre les programmes plus flexibles, pour pouvoir les adapter lors d’évènements imprévus sur les marchés. Il a également exprimé le souhait qu’il faille améliorer la coordination entre les acteurs afin d’encourager les synergies et il a soutenu la création d’une plate-forme européenne d’échange de bonnes pratiques. Ce livre vert sur la promotion sera à l’ordre du jour du conseil informel des ministres à Wroclaw en septembre prochain.

Sous le point divers de l’ordre du jour, le commissaire Dacian Ciolos a présenté le rapport sur les conclusions du groupe de réflexion sur la viande bovine. Il a souligné que l’augmentation des coûts de production et la diminution des marges auraient conduit à une situation difficile. Selon son avis, la PAC n’aurait pas suffisamment d’instruments adéquats pour réagir à cette nouvelle conjoncture sur les marchés. Il a également insisté sur le fait que les aides directes étaient essentielles pour la durabilité du secteur de la viande bovine. Les résultats de ce groupe de réflexion vont alimenter la préparation de réponses adaptées pour le secteur dans le cadre de la réforme de la PAC.

Par la suite, le Royaume-Uni a présenté une étude relative à la simplification de la réglementation de la PAC. La Commission a fait rapport, sur demande de la Belgique et des Pays-Bas, de la mise en œuvre des mesures prises dans le cadre de la récente crise sur le marché des légumes due à l’épidémie E. Coli. en Allemagne. Un comité de gestion extraordinaire finalisera le niveau de paiements par les États membres, le dernier délai pour la notification des demandes d’aides par les États membres ayant été le 18 juillet 2011.

Finalement, le ministre français de l’Agriculture, Bruno Lemaire, a lancé un appel au Conseil pour se mobiliser afin de venir en aide aux victimes de la famine catastrophique qui sévit actuellement dans la corne de l’Afrique.

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