Romain Schneider au Conseil de l'UE des ministres de l'Agriculture et de la Pêche

Ce Conseil marque le début de la Présidence chypriote.

En début de la réunion le président en exercice du Conseil, Sofoclis Aletraris, a présenté le programme de travail pour les prochains six mois.

Dans le domaine de l’agriculture, sur base des travaux effectués par les précédentes présidences polonaise et danoise, la Présidence chypriote entend faire avancer la réforme de la politique agricole commune. Elle envisage de faire progresser la négociation, dans le but d’obtenir une orientation générale partielle sur les points clés de la réforme, sous réserve de l’accord sur les perspectives financières pour 2014-2020.

Par ailleurs, les négociations du paquet législatif de la PCP et son adoption en temps utile sont un objectif majeur du Trio de présidences Pologne - Danemark - Chypre.

Dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la protection des animaux, sous réserve que la Commission soumette des propositions législatives, la Présidence chypriote entend démarrer l’examen du paquet de propositions relatives à la santé animale, la révision des contrôles officiels, le nouveau régime phytosanitaire et le nouveau régime relatif à la commercialisation des semences et des matériaux de multiplication. En outre, la Présidence envisage de lancer le travail sur la révision du paquet hygiène.

Après cette présentation, les ministres européens de l’Agriculture ont tenu deux débats d’orientation en ce qui concerne la gestion de risque.

La première partie des discussions s’est concentrée sur les outils de gestion de risque dans le cadre du deuxième pilier de la PAC. Une majorité de délégations a ainsi soutenu la proposition de la Commission de prévoir, dans le cadre du développement rural, des mesures de gestion de risque, de manière à donner aux États membres une certaine flexibilité et afin de pouvoir les combiner avec d’autres actions du développement rural. Après avoir souhaité ses meilleurs vœux de succès à la Présidence chypriote, le ministre Romain Schneider a indiqué que les propositions de la Commission offraient des possibilités adéquates pour compléter les instruments de stabilisation de revenu du premier pilier de la PAC dont notamment le paiement unique et les mesures de gestion de marché. Il a cependant souligné que les États membres qui encouragent actuellement leurs agriculteurs à utiliser des assurances dans le cadre du régime des aides d’Etat devraient aussi pouvoir utiliser cette option à l’avenir.

La deuxième partie des discussions s’est concentrée sur les mesures exceptionnelles de soutien telles que proposées par la Commission dans le cadre de l’organisation commune des marchés.

Une large majorité des États membres souhaite que les mesures visant à contrecarrer les perturbations sur le marché soient étendues à tous les secteurs de production et notamment à la production de pommes de terre. Le ministre Romain Schneider a, pour sa part, salué les objectifs de la proposition de la Commission, toutefois il a demandé à ce que le texte soit précisé davantage, notamment en ce qui concerne les mécanismes de déclenchement et les types de mesures envisagées.

Sous le point "divers" de l’ordre du jour, les ministres ont entendu le rapport du commissaire Dacian Cioloş sur la situation du marché du lait. Dans ce contexte, les délégations polonaise et lithuanienne ont signalé l’évolution négative des conditions sur le marché du lait dans leurs pays.

Un certain nombre de pays ont soutenu la demande de ces deux délégations qui visent à réintroduire les restitutions à l’exportation pour les produits laitiers et, compte tenu de l’augmentation des coûts de production, à augmenter à moyen terme les prix d’intervention pour le beurre et la poudre de lait écrémé.

D’autres délégations ont reconnu que la situation sur le marché du lait n’était pas satisfaisante et ont estimé que de telles mesures ne seraient pas appropriées à ce stade. Néanmoins, la Commission a été encouragée par bon nombre d’États membres, dont le Luxembourg, à observer de près l’évolution du marché laitier et à mobiliser rapidement les instruments de gestion de l’organisation commune des marchés en cas de besoin. Le Commissaire a soutenu que la situation actuelle n’est pas comparable à celle de 2009. Il a indiqué que dans des situations particulières des difficultés seraient bien existantes, notamment dans les filières à faible valeur ajoutée dans le cas de la commercialisation sur le marché "spot" ou mondial.

Le commissaire Dacian Cioloş s’est déclaré prêt à discuter d’autres mesures pour le secteur laitier, mais il a insisté sur le fait qu’il ne fallait pas donner un mauvais signal ayant comme conséquence de décrédibiliser les outils de gestion de marché actuellement en place. Il a promis de revenir sur la situation du marché laitier avec un nouveau rapport dès cet automne, si le Conseil le souhaite.

Sous le même point "divers" de l’ordre du jour, les délégations ont également pris note du rapport du Commissaire relatif au plan de coopération entre la Chine et l’UE, au niveau de l’agriculture et du développement rural. Ce plan vise à donner une nouvelle impulsion au partenariat UE-Chine. Les deux parties se sont engagées à renforcer les échanges d'idées, de bonnes pratiques et à examiner les défis qui se posent en matière d'environnement, avec l’objectif de rendre l'agriculture plus durable et afin de renforcer les échanges agricoles.

Par la suite, la délégation espagnole a informé les ministres sur les conséquences des feux dévastateurs dans la région de Valence. Cette catastrophe naturelle a de graves conséquences économiques, notamment sur l’agriculture et la sylviculture, de sorte que l’Espagne a demandé de l’aide auprès de l’Union européenne.

Finalement, les délégations autrichienne et néerlandaise ont demandé à ce que de nouvelles mesures législatives soient prises pour améliorer le bien-être des animaux durant le transport.

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