Le 7 mars 2022, la présidence française du Conseil de l'Union européenne a organisé une conférence ministérielle de haut niveau "One health" sur la résistance aux antimicrobiens. Le Luxembourg a été représenté à Paris par Dr Jean-Claude Schmit (directeur de la santé), Dr Félix Wildschütz (directeur de l'Administration des services vétérinaires), Dr Isabelle Paulus (médecin-vétérinaire-inspecteur) et Dr Clémence Varret (coordinatrice du Plan National Antibiotiques).
La conférence avait pour objectif principal d'attirer une fois encore l'attention sur un problème majeur de santé publique que constitue la résistance aux antimicrobiens. Selon l'OMS, 33 000 personnes en Europe meurent des suites d'une infection par des bactéries pharmacorésistantes. Au niveau mondial, plus de 1,2 million de personnes sont décédées en 2019 des suites directes d'infections bactériennes résistantes aux antibiotiques, d'après une étude publiée dans la revue "The Lancet" (1). Souvent ignorée par le grand public, voire par le monde médical et vétérinaire, l'émergence de résistances aux antibiotiques expose nos sociétés au risque de ne plus pouvoir traiter à l'avenir des personnes qui sont particulièrement sensibles aux infections bactériennes sévères, comme les patients hospitalisés en soins intensifs, les personnes nécessitant des chirurgies complexes ou des patients souffrant d'immunodépression sévère.
La centaine d'experts réunis à la conférence se sont accordés pour affirmer que seule une approche commune "One health", incluant les aspects humains, vétérinaires et environnementaux, permettra de maîtriser le problème. Au cours de cette conférence, des groupes de travail composés d'experts ont élaboré dix recommandations prioritaires. Ces dernières ont été soumises aux ministres de la santé et de l'agriculture connectés par vidéoconférence. Les recommandations prioritaires comprennent des domaines aussi divers que:
- l'amélioration et l'harmonisation européenne de la surveillance en temps réel de la consommation des antibiotiques ainsi que de l'émergence des résistances aux antimicrobiens,
- l'amélioration de la coordination des efforts de l'UE à un niveau international pour aider les pays en développement dans cette lutte,
- le renforcement de la compréhension et des stratégies des changements de comportement de consommation et de prescription de ces produits, ainsi que des aides aux agriculteurs afin d'améliorer leurs pratiques d'élevage et le bien-être des animaux grâce à la politique agricole commune, parmi quelques exemples.
La conférence a également donné lieu à une déclaration sur la résistance aux antimicrobiens par le trio de présidences du Conseil de l'Union européenne (France, République tchèque, Suède).
Au Luxembourg, le Plan National Antibiotiques 2018-2022 met tous ces efforts en place afin de de réduire l'émergence, le développement et la transmission des résistances aux antibiotiques selon une approche "One health".
Communiqué par le ministère de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural et le ministère de la Santé