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Réduction des émissions d'ammoniac: la Task Force Ammoniac présente ses premières solutions concrètes
Le secteur agricole luxembourgeois s'est engagé avec détermination pour répondre aux défis liés à la réduction des émissions d'ammoniac. Le Luxembourg a déjà réduit ses émissions issues de la production agricole de près de 11%. C'est un résultat significatif, mais il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre l'objectif national de -22% d'ici 2030.
Afin d'accompagner cette transition et de soutenir les exploitations, la Task Force Ammoniac a été mise en place lors du "Landwirtschaftsdësch", en étroite collaboration entre le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et de la Viticulture et les représentants de la profession (CONVIS, Chambre d'agriculture, Lycée technique agricole).
Lors d'une conférence de presse organisée le 5 mai 2025 sur l'exploitation d'Aloyse et Robert Marx à Garnich, la ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et de la Viticulture, Martine Hansen, et les membres de la Task Force ont présenté l'état d'avancement des travaux et les solutions développées pour poursuivre les efforts déjà engagés.
"De nombreux progrès ont déjà été réalisés, mais le chemin reste long. Ensemble avec le secteur, nous poursuivons la recherche de solutions efficaces et réalistes pour atteindre les objectifs fixés. C'est une priorité pour garantir la durabilité de l'agriculture luxembourgeoise", a souligné la ministre Martine Hansen.
Des leviers d'action concrets identifiés
Si les exploitations agricoles luxembourgeoises ont déjà mis en œuvre de nombreuses mesures, des marges de progression restent possibles. La Task Force a identifié plusieurs domaines clés sur lesquels il est possible d'agir:
- Optimisation de l'alimentation animale: adapter les apports protéiques afin de limiter l'excès d'azote dans les déjections;
- Amélioration de la gestion du troupeau: adapter les pratiques d'élevage (renouvellement, santé animale) pour mieux maîtriser les flux d'azote à l'échelle du cheptel;
- Optimisation de la fertilisation minérale: privilégier des engrais moins émissifs;
- Allongement de la période de pâturage: maintenir les vaches plus longtemps au pâturage, afin de limiter les émissions liées au logement en stabulation;
- Amélioration de la gestion dans les bâtiments d'élevage: limiter les surfaces souillées, réduire le temps de contact entre les excréments et l'urine, pour limiter les émissions;
- Optimisation du stockage des effluents: installer des couvercles sur les fosses à lisier et améliorer les pratiques de stockage;
- Recours à des techniques modernes d'épandage: adopter des méthodes permettant de réduire significativement les pertes d'ammoniac lors de l'application des effluents au champ. Trois techniques sont aujourd'hui disponibles: la rampe à tuyaux traînés ("Schleppschlauchtechnik"), le sabot traîné ("Schleppschuh") et l'injecteur. Sur l'exploitation d'Aloyse et Robert Marx, c'est la technique du sabot traîné qui a été choisie pour combiner efficacité et respect de l'environnement.
À cela s'ajoute la valorisation de techniques telles que la production de foin séché (Heutrocknungsanlage), qui permet de produire un fourrage riche en protéines tout en favorisant un système plus autonome.
Adapter les solutions à chaque ferme: un impératif
Les interventions de Nico Antony (agriculteur et président du département conseil de Convis) et de Louis Boonen (agriculteur et membre de l'Assemblée plénière de la Chambre d'agriculture) ont rappelé l'importance d'adapter les solutions à chaque exploitation. "Il n'existe pas de solution unique. Chaque ferme a ses spécificités et doit définir ses propres actions en fonction de ses réalités", a souligné Louis Boonen. De son côté, Nico Antony a souligné l'importance du suivi technique: "Il est essentiel que chaque exploitation dispose d'un bilan précis de ses flux d'azote. Ce n'est qu'en identifiant les leviers spécifiques à chaque ferme que des mesures ciblées et efficaces pourront être mises en œuvre."
Louis Boonen a conclu en lançant un appel à la mobilisation de tous: "Chaque agriculteur devra contribuer. Le secteur doit rester solidaire pour atteindre ensemble nos objectifs."
Pour accompagner les agriculteurs, deux soirées d'information sont programmées:
- 20 mai 2025 (20 heures) à Berdorf
- 11 juin 2025 (20 heures) à Hamiville
Un partenariat pour l'avenir
La Task Force Ammoniac illustre la volonté commune du gouvernement et de la profession agricole de construire ensemble une agriculture plus durable. "La réduction des émissions d'ammoniac est indispensable pour répondre aux engagements européens et garantir un avenir prospère à notre agriculture. L'approche collaborative de la Task Force est un modèle pour réussir cette transition", a conclu Martine Hansen.
Communiqué par le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et de la Viticulture